Petite figure de style …

Tous les jours, il nous est donné de s’interroger sur la normalité, les goûts et les couleurs … Suite à une observation participante dans différents milieux, parfois hostiles parfois amis, je pense pouvoir apporter ma contribution à cette question existentielle.

Mon travail d’observation a commencé il y a de ça une dizaine d’années, alors que je n’étais qu’au collège, une jeune fille pas trop à la page, qui ne savait pas forcément quel chanteur était à  la mode et qui ne pouvait porter LA marque de chaussure en vogue. J’ai ensuite poursuivi mon travail à mon arrivée au lycée où, passant par différents styles, j’ai appris à me connaître et à commencer à devenir moi-même. Or, mon observation ne s’arrête pas là, elle me suis désormais en continu, puisque aujourd’hui, alors que je suis à la fac, il m’est donné la possibilité d’enrichir mon étude par de nouveaux « spécimen ». Cette observation participante  se base aussi sur le milieu extra-scolaire, par exemple lorsque je visite un forum ou que je vais à un concert …

Ma problématique était de savoir si, lorsqu’un style diffère et que le regard des autres peut devenir pesant il faut devenir « normal » quitte à avoir l’impression de se déguiser ou si nous pouvons rester nous-même ? Je me suis donc interrogée sur la question de la normalité vestimentaire.

Normal signifie « être dans la norme » et Norme signifie « Principe qui sert de règle, modèle, type », Modèle signifiant « objet destiné à être imité/personne que l’on suit »

Qu’est-ce qu’être comme tout le monde, dans la norme ? Pourquoi suivre un modèle s’il n’est pas nous ?

Franchement si je regarde autour de moi, je ne considère pas réellement qu’il y ait de normes : il y a de nombreux styles et parmi les plus « normaux », chacun peut être amené à se considère comme LE modèle à suivre. C’est particulièrement vrai pour certaines catégories de personnes, plus fermées, ou peut-être simplement plus jeunes… Tout le problème est de savoir ce qui nous défini comme normal : est-ce un accessoire de mode ? est-ce une attitude ? un signe de reconnaissance ? Alors, rien de cela n’est « normal » c’est juste un habitus li  au groupe dont nous faisons partie, encore faut-il savoir si ce groupe est réel ou imaginaire.

Au collège c’est peut-être encore le phénomène « si-tu-portes-pas-de-marque-t-es-un-looser ». Par exemple, à l’époque de la mode des doc’s, il y a 10 ans, certaines filles en portaient parce que c’était la mode et ca faisait bien d’avoir LA marque, mais qui n’aimaient pas forcément le style… A ce moment, nous pouvons nous demander où est la logique, où est la réflexion personnelle ? Nous pouvons donc constater que ce n’est pas sa personnalité mais le besoin d’appartenance au groupe qui entre en jeu. C’est celui-ci qui défini notre degré de « normalité », et au final, notre insertion ou non au sein de la société.

Au lycée, les gens paraissent (un peu) plus ouverts même si les catégorisations sont encore fortement marquées. En effet, les styles peuvent se mélanger, pour former quelques groupes non plus basés uniquement sur l’aspect vestimentaire, mais surtout sur la personnalité. Toutefois, d’après mes observations à l’époque où j’étais dans ce microcosme, la différence était encore relativement flagrante. Il y avait LES groupes, ceux qui sortaient, qui faisaient la fête, en un mot (désuet il est vrai mais tellement réaliste) in qui se reconnaissaient à leur look plutôt « ethnique » ou « fashion » et les autres, un peu « nunuches » dont je dois dire que je faisais partie. Mais pour moi, l’important n’est pas d’être « normale », de répondre à un modèle qui n’existe que dans la tête de certains, mais d’être moi-même.

Après cette période « critique », j’ai l’impression que la notion de norme est beaucoup plus floue, que chacun accepte l’autre tel qu’il est même si on ne peut s’empêcher de vouloir le catégoriser. Si je devais dire ce qu’est la « norme » ou plutôt le style le plus répandu dans le lieu où je passe le plus clair de mon temps (la fac de rennes 2 = lettres et sciences humaines) alors elle serait entre « classique » et « ethnique-babacool » mais si je vais tout simplement de l’autre côté de rennes sur le campus de beaulieu (rennes 1 = scientifique) alors le style sera surtout entre « classique » et « geek-informaticien » … Et si je me promène dans les rues de Rennes, je rencontre un florilège de styles qui ne me permet pas de définir une norme, un modèle qui serait plus important qu’un autre. Tout dépend du contexte dans lequel on se place, et avec quel regard on choisit de voir le monde.

Pour conclure, je dirai que la question des « normes » et du « comme tout le monde » est une question fausse et n’est plus réellement vérifiable. Il n’y a plus de « vrai » modèle mais différents styles qui amènent à créer des catégorisations mentales que l’on accepte de considérer inconsciemment comme réelles et dans lesquelles on se sent obligé de choisir ce qu’il nous faut bien nommer « une norme ».

Cette étude nous montre qu’il est impossible de définir une « normalité » et qu’aussi nous nous devons de réfléchir dès à présent sur cette définition : « Normal (adj) Aussi stupide qu’autrui » (source : [url]http://www.gonthier.ch/humour/n.html[/url])

Comments (5) »

Juste une question de couture …

Comme nous le savons, si nous sommes ce que nous sommes c’est parce que nous avons été conditionnés par une certaine éducation. Ainsi l’éducation que nous avons reçue est elle-même dépendante d’une culture. Or, d’un point de vue épistémologique la culture est une construction.

En effet, que l’on se sente proche de la théorie de Lamarck sur l’adaptation de l’espèce à l’environnement ou de celle de Darwin sur la sélection du plus fort, l’un et l’autre nous permettent de considérer la culture comme étant un élément transmis, bien que subissant au cours du temps des transformation. De fait, la culture peut alors dans un premier temps évoluer, mais aussi devenir stagnante et irréversible par la suite. Alors certaines choses peuvent devenir taboues …
C’est ce que l’on peut constater notamment dans le domaine de l’habillement et particulièrement celui de l’homme. Et oui, pour ceux qui me connaissent un petit peu (mes chers co-blogueurs!) je vais aborder le thème de la JUPE POUR HOMME.

Stop au sexisme (oui, il peut aller dans les deux sens, en voici la preuve !) : en effet, vous me direz des idioties du genre « un homme en jupe, mais ça va pas la tête, c’est bon pour les homos » … Et c’est ici que l’on constate l’importance du poids de la culture : combien d’entre vous peuvent concevoir soit de porter une jupe (pour les hommes), soit d’apprécier un homme en jupe (pour les filles) ? Pour moi, le cap est franchi, j’apprécie déjà depuis longtemps de voir des hommes en jupe, franchement quoi de plus sexy ?

Vous me direz également que depuis toujours l’homme porte le pantalon, et que la jupe est réservée aux femmes. Rien de plus faux, puisque le pantalon n’a été défitivement adopté par les hommes qu’au 18ème siècle. Rappelez vous … les grecs ne portaient-ils pas la tunique ? les romains la toge ou la jupette pour les combats (huuuuuuuuuuum les jambes de Russel Crow dans Gladiator) ? les japonais et le kimono ? les écossais et le kilt ? Vous me direz « c’est du passé, ce sont d’autres cultures ». Alors, que faites vous de nos preux chevaliers qui portaient des tuniques et autres robes ? Et plus proche de nous, n’y a t’il pas des exemples d’hommes en jupe ou plutôt en robes qui vous viennent à l’esprit ? Moi si, bien entendu ! Je vous rappellerai donc que les hommes d’église ainsi que les magistrats portent la robe.

Non l’histoire n’est pas seulement du passé, elle peut aussi être source d’avenir… A bas nos constructions mentales actuelles, notre soit disant culture qui nous empêchent de profiter d’un bonheur simple et bien agréable à l’oeil (et au toucher !). Revenons à la jupe pour homme et faisons fi des préjugés sexistes.

Et puis d’abord messieurs, d’un point de vue purement physiologique, la jupe semble beaucoup plus adaptée. Oui oui, je vous parle bien d’un problème que les filles ne connaissent pas avec les pantalons ! Une couture placée au mauvais endroit n’est-ce pas parfois pénible ? Alors qu’ avec une jupe, vous disposeriez de tout le confort nécessaire à la préservation d’un bien que vous avez tendance à considérer comme fort précieux ! Messieurs, pensez à votre descendance … revenez à la jupe !

Je clos ici mes réflexions esthético-épistémologico-historique et je vous laisses poursuivre vous même un chemin vers une autre pratique vestimentaire, et surtout vous débarrasser de la trop forte influence de la culture bien pensante de notre société occidentale…

Quelques liens :
Missing Sign : jupe pour homme
Alternative Fashion
AMOK

Comments (3) »

Seuls les commencements sont beaux

Bonjour et bienvenue,

Malgré ce que nous déclame ce cher Heidegger (1), les commencements sont égalements des choses pénibles. Tout d’abord parce que cela augure une fin (2), d’autre part car cela induit une certaine pression face à l’importance de la première impression, surtout dans le domaine de l’écrit (3).

Et l’exercice ne déroge pas à ces règles dans le domaine des blogs. On attend beaucoup d’une première note. Principalement lieu une explication, même si cela tient parfois du mensonge (4), car soyons honnêtes, est-il réellement plausible d’avoir pour un support écrit tel que le blog une si grande connaissance de ses racines, tant passées par des explications causales que futures par une ligne éditoriale qui serait rigide ?

bouchecousue.png

Loin de vouloir vous offrir une explication (5), je ne puis que vous offrir que quelques pistes. Beaucoup de blogs partent sur un constat alignant les excuses préventives, faisant appel à une démarche artistique (6) ou expérimentale (7). Soyons sincères et directs, ce blog n’a aucune vocation expérimentale, artistique ou même scientifiques (8). Pire, il n’a aucun objectif de réussite. Vous aller me dire que cela ressemble beaucoup aux excuses préventives citées précédemment et vous aurez parfaitement raison !

Quoiqu’il en soit, si je simplifie le concept (9), voilà ce qu’il en reste. Ceci est un blog collaboratif (10), par des étudiants en communication (l’expression de ce dernier point servant simplement à expliquer une certaine forme pervertie des textes), dans un but totalement obscur (n’attendez pas un recul de notre part, nous sommes humains, pas encore des communiquant(e)s professionnel(le)s).

Humblement,
CJ

(1) « Seuls les commencements sont beaux. » Martin Heidegger
(2) « Du commencement on peut augurer la fin. » Quintilien
(3) « En littérature, la première impression est la plus forte. » Eugène Delacroix
(4) « S’expliquer c’est mentir. » Jacques Perret
(5) « Les explications relèvent toujours d’une mauvaise conscience. » Yolande Chéné
(6) « Il n’y a en art, ni passé, ni futur. L’art qui n’est pas dans le présent ne sera jamais. » Pablo Picasso
(7) « L’expérience est une observation provoquée dans le but de faire naître une idée. » Claude Bernard
(8) « Les sciences humaines d’aujourd’hui sont plus que du domaine du savoir : déjà des pratiques, déjà des institutions. » Michel Foucault
(9) « La vérité pure et simple est très rarement pure et jamais simple. » Oscar Wilde
(10) « Il n’y a pas d’oeuvre d’art sans collaboration du démon. » André Gide

Comments (11) »